Comment les « assurtech » bousculent les compagnies traditionnelles


Des services client difficiles à joindre en cas de sinistre, des modalités d’envoi des documents complexes, des contrats opaques : voici quelques reproches parfois adressés aux grandes compagnies d’assurances. Grâce à l’utilisation de nouvelles technologies, l’intelligence artificielle notamment, de nouveaux acteurs, les « assurtech », promettent une meilleure relation client et des démarches simplifiées.

S’ils sont nombreux à s’être lancés ces dernières années sur un marché très concurrentiel, la vie n’est pas un long fleuve tranquille pour ces « néoassureurs ». En témoignent les aventures récentes de Luko (dont l’un des business angels est Xavier Niel, également actionnaire à titre individuel du Monde), qui assure 450 000 clients français en habitation. Alors que l’entreprise était confrontée à des difficultés financières, son prochain rachat, par le britannique Admiral Group PLC, a été annoncé mi-juin. Ce groupe, centré sur l’assurance-auto, cherche à se diversifier dans l’assurance-habitation en entrant sur le marché français.

De quoi permettre à Luko, qui propose des produits d’assurance depuis 2016, de se redresser ? « Il est difficile pour les start-up de se faire une place sur le marché de l’assurance en France, les compagnies d’assurances sont bien implantées et très structurées. Admiral Group PLC a déjà tenté ce type de diversification il y a quelques années, ce qui s’était soldé par un échec. Cela risque de se reproduire », juge Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du cabinet de conseil en stratégie Facts & Figures.

Start-up oblige, le financement de Luko repose sur des levées de fonds auprès de fonds d’investissement et de business angels. La hausse des taux d’intérêt a tari cette source d’argent facile. Endetté de 45 millions d’euros à la suite de l’achat de l’assureur allemand Coya et du spécialiste français de l’assurance loyer impayé Unkle, Luko n’a pu obtenir la nouvelle levée de fonds souhaitée et avait donc demandé l’ouverture d’une procédure de sauvegarde.

Gestion via une application mobile

La situation « ne change rien pour l’assuré, les dettes se trouvent au niveau de la holding, pas au niveau de l’assurance, et les exigences réglementaires de solvabilité des assurances sont très importantes. Il n’y aura pas de problème de remboursement de nos clients en cas de sinistre », assure-t-on chez Luko.

Luko n’est pas le seul à avoir tenté l’aventure ces dernières années. En habitation ont aussi vu le jour, par exemple, Friday et Acheel. Leocare en assurance-auto. Oscar en santé. Seyna, de son côté, est généraliste.

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